Ces glucides qui menacent notre cerveau

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Le sucre est néfaste pour la santé, mais ce que l’on sait moins c’est qu’il agit insidieusement sur le cerveau ; cette thèse est défendue dans l’essai du Dr David Perlmutter. Il nous en livre une analyse passionnante et impressionnante par la richesse des informations. Tout y est passé en revue : le danger des glucides sur le cerveau, mais aussi le lien entre sucres et graisses, cholestérol, inflammation et les pathologies neurologiques comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques, les migraines… À partir d’études scientifiques très étayées, cet éminent neurologue nous démontre l’importance de bannir les glucides de notre vie (en particulier ceux riches en gluten) et partage des conseils clés pour entretenir notre santé cérébrale. Voici une sélection de 3 idées essentielles à retenir.

1. Alzheimer et la découverte d’un 3e diabète

Le diabète se développe lorsque le corps ne fabrique pas assez d’insuline (diabète de type 1) ou qu’il n’utilise pas efficacement celle qui est produite (type 2). Le glucose représente l’une des principales sources d’énergie et l’insuline sert à contrôler le taux de glycémie dans le sang.  

Une étude de 2005 a mis en évidence le lien entre diabète de type 3 et la maladie d’Alzheimer. Celui-ci trouve son origine dans une résistance à l’insuline, qui entraîne la formation de plaques séniles dans le cerveau des malades. Si cette notion de 3e diabète gagne peu à peu en crédibilité auprès de la communauté scientifique, c’est parce qu’a été établie une corrélation entre un faible taux d’insuline ou une insensibilité à celle-ci et les affections cérébrales.

Pour les chercheurs, le diabète et la maladie d’Alzheimer répondent à un même mécanisme, à savoir une difficulté à utiliser correctement le glucose.   

L’évolution du nombre de diabétiques de type 2 et celui des malades d’Alzheimer suit un rythme similaire, ce qui ne relève pas d’un simple hasard selon David Perlmutter. Les deux affections pourraient être liées, sous l’effet d’une alimentation trop riche en sucre, lequel devient toxique par impossibilité pour le corps de l’assimiler.

2. L’intolérance au gluten en cause dans de nombreux troubles neurologiques  

Le gluten est une protéine présente dans les céréales et surtout dans le blé. Il est largement utilisé comme additif par l’industrie afin de donner aux aliments une texture plus consistante et onctueuse. Il est omniprésent dans l’alimentation moderne et les consommateurs ignorent encore très souvent son caractère délétère ou voient dans le régime sans gluten un simple effet de mode. Si vous avez un doute sur ce point, ce livre pourrait bien vous ouvrir les yeux (l’auteur y consacre une partie importante).

Par sa composition, le gluten (tout particulièrement la gliadine qui le compose) est une substance très allergène, provoquant des réactions inflammatoires, notamment au niveau de la muqueuse intestinale. À force de manger du gluten, le corps est agressé en permanence et s’abîme. Les personnes ressentent souvent des symptômes digestifs comme des douleurs abdominales, des ballonnements, des diarrhées, etc. À plus ou moins long terme, des troubles sévères peuvent survenir, comme les pathologies auto-immunes, les cancers, les problèmes cardiaques, etc.

L’inflammation (entretenue par le gluten) représente l’une des premières causes de pathologies cérébrales. Les cytokines (qui sont des molécules inflammatoires) attaquent le cerveau, endommagent les tissus et à terme conduisent à des affections graves. Les études ont mis en évidence un taux élevé de cytokines chez les malades atteints d’Alzheimer ou de Parkinson, de sclérose en plaques ou encore d’autisme. En cas de pathologie neurologique dont la cause est inconnue, l’auteur indique qu’il y a tout lieu de suspecter une hypersensibilité au gluten ; et il n’est pas rare que certains symptômes disparaissent lorsque celui-ci est supprimé de l’alimentation quotidienne. Ce qui est problématique avec l’hypersensibilité au gluten, c’est que les manifestations ne sont pas toujours faciles à identifier et très peu de médecins sont familiers de cette question ; les naturopathes y sont en revanche très attentifs. L’auteur insiste sur le fait que des intolérants au gluten peuvent être sensibles sur le plan neurologique et l’ignorer faute de signes physiologiques parlants.  

Quoi qu’il en soit, que vous soyez intolérant ou pas, si vous souhaitez préserver votre cerveau et votre santé plus généralement, éliminez les aliments sans gluten ou consommez-en de façon ponctuelle. Cela n’est pas un objectif facile (je suis passée par là), mais heureusement toutes sortes d’alternatives existent pour manger sans gluten ; des livres proposent de délicieuses recettes sans gluten. Avec ce nouveau régime, vous allez consommer beaucoup moins de céréales et en bonus perdre quelques kilos… Et vous sentir mieux.

Dans moins de 5 % des cas, il arrive que le gluten attaque et détruise le système immunitaire au niveau de l’intestin ; on parle alors de maladie de cœliaque. Les symptômes digestifs sont toujours présents contrairement à l’intolérance au gluten. A été prouvée également la corrélation entre cette affection et les troubles neurologiques.

 3.Les glucides menacent le cerveau contrairement aux graisses   

Selon des découvertes récentes, les cerveaux malades souffriraient d’une carence en graisses et en cholestérol et un taux élevé de ce dernier après 65 ans augmenterait l’espérance de vie. Pour la bonne santé cérébrale, les apports en lipides (sauf les graisses trans qui sont toxiques) sont fondamentaux, notamment le cholestérol indispensable à plusieurs titres : il constitue la membrane cellulaire, y apporte de la fluidité et assure une étanchéité pour protéger le milieu intérieur de la cellule. Il est également nécessaire à la transmission des informations entre les neurones et entretient le développement de nouvelles cellules cérébrales.

L’auteur rappelle que pendant des années, les graisses ont été diabolisées et taxées de dangereuses à tort ; ce phénomène a d’ailleurs probablement contribué à augmenter la consommation de sucres. Il ne fait aucun doute pour lui que les vrais coupables du dysfonctionnement cérébral sont les aliments riches en glucides, surtout ceux avec un indice glycémique élevé qui augmente rapidement le taux de glucose dans le sang. L’affirmation selon laquelle le sucre est indispensable, car il représente le carburant privilégié du cerveau, n’est pas exacte ; celui-ci a, en effet, la capacité de convertir les lipides en énergie en produisant des corps cétoniques (l’un des mécanismes bien connus du jeûne). Notre organisme pourrait donc complètement se passer de glucides. Seule une quantité infime est nécessaire pour vivre et les réserves sous forme de glycogène sont suffisantes. Le propos selon lequel les graisses font grossir n’est pas exact non plus ; la prise de poids et l’obésité découlent directement de l’addiction aux sucres.

Grâce à cet article, vous disposez d’un aperçu de quelques enseignements clés ; cet essai est d’une grande richesse, y compris sur le plan scientifique et accessible, même pour les néophytes. Si vous le lisez, préparez-vous à être un peu bousculé. Il y a matière à réfléchir et à revoir son comportement alimentaire tout comme son mode de vie. David Perlmutter a conscience de la difficulté de se sevrer d’un produit aussi addictif et propose un programme sur 4 semaines pour atteindre cet objectif. Personnellement, je n’en suis pas là, mais je mange peu de sucre (et plus du tout de gluten, car je suis intolérante), et certains jours, je n’en mange pas du tout. Je parle souvent des glucides en consultation de naturopathie ; j’encourage à les réduire si cela est nécessaire pour corriger les déséquilibres de terrain (je dois dire que c’est presque systématique) et à les supprimer à certains moments de la journée, au petit-déjeuner notamment et cela est déjà un bon début !   

Ces glucides qui menacent notre cerveau, Dr David Perlmutter, Marabout, Poche, 2019

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