Résine produite par les abeilles à partir des bourgeons des plantes, la propolis intervient comme un bouclier naturel protégeant la ruche des microbes. Consommée en super aliment, elle agit aussi sur l’homme en améliorant les défenses naturelles et la vitalité globale. Selon certaines études, elle possèderait des propriétés anti-tumorales, ce qui m’a amenée à me questionner. L’association propolis et cancer est-elle conseillée ? Comment influence-t-elle le vécu de la maladie ? Quelle référence choisir ? Dans cet article, j’apporte un éclairage sur l’intérêt de cette substance naturelle, pendant et après les traitements.
Les bienfaits de la propolis sur la santé
Remède ancestral, la valeur de la propolis était déjà reconnue par les civilisations anciennes. Les Égyptiens y recouraient lors des rituels de momification pour ses effets protecteurs, tandis que les Grecs recherchaient déjà ses vertus antibactériennes et anti-inflammatoires. Au moyen-âge, elle était utilisée pour guérir les plaies. Avec le temps, ses qualités ont été confirmées et elle est aujourd’hui intégrée dans de nombreux compléments alimentaires et cosmétiques. En naturopathie, elle est considérée comme un super-aliment, qui a l’avantage de ne pas comporter de contre-indications sauf l’allergie aux produits de la ruche.
La propolis est constituée de résines et de baumes (50 à 55 %), de cires (30 à 35 %), de 10 % d’huiles essentielles, de 5 % de pollen et de 5 % de substances organiques et minérales. Ces différentes substances font sa richesse, apportant entre autres des flavonoïdes (une famille d’antioxydants), des minéraux (fer, calcium, zinc, cuivre, manganèse) et des vitamines (C, E et du groupe B).
Avant d’analyser l’influence de la propolis sur le cancer, penchons-nous sur ses propriétés.
La propolis est immunostimulante, augmentant les défenses de l’organisme en favorisant la production d’anticorps et de lymphocytes pour se défendre contre les agressions extérieures de type bactéries, virus et champignons. Elle est d’ailleurs souvent utilisée en cures préventives pour préparer l’organisme aux infections hivernales.
Elle est antimicrobienne grâce à l’action des flavonoïdes. Les travaux scientifiques lui ont donné le surnom d’ « antibiotique naturel » révélant ses nombreuses vertus, en particulier bactéricides, antivirales et antifongiques.
Elle est antioxydante grâce à sa richesse en flavonoïdes, et limite le vieillissement cellulaire.
Elle est antiseptique, et s’utilise en voie cutanée, pour désinfecter les plaies et blessures. Elle stimule également la cicatrisation
Elle réduit l’inflammation et s’avère très efficace pour soulager les infections de la sphère ORL, la grippe, les rhumes…
Elle serait riche de potentialités anti-cancéreuses et serait avantageuse lors des chimiothérapies, en réduisant notamment les effets hémato-toxiques.
Des bénéfices potentiels et multiples pendant et après les traitements anti-cancéreux
Plusieurs propriétés de la propolis sont particulièrement intéressantes pour protéger l’organisme au cours des soins oncologiques.
- Un effet antibiotique naturel précieux quand les globules blancs sont insuffisants et lorsque les traitements ont lieu en hiver pour mieux affronter les infections saisonnières.
- Une propriété immunostimulante qui limite la baisse des globules blancs et renforce le système immunitaire contre les cellules cancéreuses.
- Une fonction qui contre la chute des globules rouges ; celle-ci est peu marquée, mais la propolis représenterait l’une des seules substances naturelles à avoir une influence sur ce plan.
- Un possible bénéfice anti-tumoral si l’on en croit les travaux scientifiques.
Lors de la convalescence, en tant que naturopathe spécialisée dans l’accompagnement du cancer, je peux être amenée à conseiller aussi des produits d’apithérapie, pour leur haute valeur nutritionnelle en macronutriments, minéraux, vitamines et enzymes. La propolis tout comme le pollen ou la gelée royale (sauf en cas de cancer hormono-dépendant) sont des options précieuses pour relancer le système immunitaire et revitaliser les personnes fatiguées.
Propolis et cancer : le regard des scientifiques sur un produit de la ruche puissant
L’action thérapeutique et préventive de la propolis en cas de cancer attire les chercheurs du monde entier depuis de nombreuses années. Le moteur de recherche PubMed dédié à la bibliographie scientifique recense des centaines de publications sur le sujet, touchant à des domaines très larges et des cancers différents. J’ai sélectionné ci-dessous quelques études éclairantes.
Une meilleure réponse immunitaire
La propolis activerait dans un premier lieu le système immunitaire, notamment les lymphocytes T, qui favorisent l’élimination des cellules cancéreuses et réduit la progression des tumeurs. Par ailleurs, une étude brésilienne [1] menée sur des rats montre qu’elle élève le nombre de lymphocytes NK, chargés naturellement de détruire les cellules cancéreuses.
Une moindre croissance des cellules malignes
Une étude [2] de l’Université de Chicago a prouvé que la propolis parvenait à bloquer la croissance des cellules cancéreuses de la prostate et leur prolifération. Le pouvoir de l’ester phénéthylique d’acide caféique (CAPE), l’un de ses composants, a été étudié, car ses propriétés anti-cancéreuses étaient plus ou moins connues. Les chercheurs ont travaillé sur des cellules humaines en culture et ont relevé que même à faible dose, le CAPE ralentissait la croissance de la tumeur ; ensuite, ils ont placé chez des souris des greffons de cellules tumorales, traitées avec un régime riche en CAPE, et ont confirmé les observations précédentes. Dès que celui-ci a été arrêté, la tumeur a repris son évolution initiale. Le CAPE ne détruit pas le cancer ; il le ralentit par un mécanisme restant à élucider.
Une action qui bloque les métastases
Des recherches effectuées à l’Université de Zagreb [3] ont étudié la relation entre propolis et cancer à partir de deux groupes de souris (l’un bénéficiant de plusieurs prises orales de ce produit d’apithérapie et l’autre pas). Les résultats ont pointé après quelques semaines une baisse significative du nombre de métastases développées par rapport aux souris témoins.
Propolis et chimiothérapie : moins d’effets secondaires
D’autres recherches se sont intéressées à l’utilisation de la propolis en cas de cancer lors des chimiothérapies. Une étude japonaise [4] a conclu qu’elle réduit la nocivité des chimiothérapies en restaurant partiellement, mais sensiblement le nombre de globules rouges et blancs dans le sang. Les travaux ont porté sur les souris.
Selon d’autres études, le bain de bouche à base de propolis permettrait de réduire les mucosités et les aphtes dans la bouche lors d’une chimiothérapie et en cas de radiothérapie. L’application locale, à l’intérieur de la bouche, fonctionnerait bien.
Des recherches complémentaires sont attendues pour valider ces hypothèses sur l’homme, mais les conclusions des études un peu partout dans le monde font naître l’espoir qu’un jour la propolis soit reconnue par la médecine comme une solution efficace, en complément des thérapies conventionnelles, pour mieux faire face à la maladie.
Quelle propolis privilégier pour plus de qualité et d’efficacité ?
La couleur et la composition de la propolis dépendent des espèces d’abeilles et des arbres et fleurs à partir desquels les résines sont récoltées. C’est pour cette raison que l’on en trouve de différentes couleurs, du jaune ou brun foncé, presque noire
Les propolis titrées en polyphénols garantissent un meilleur résultat, avec un dosage a minima de 25 % à 30 %.
- Celle de couleur rouge produite au Brésil contient des phyto-œstrogènes. Cette propolis en cas de cancer hormono-dépendant est donc à exclure.
- La propolis de peuplier (de couleur brune), la plus connue en Europe, est l’une des plus puissantes pour son pouvoir anti-infectieux.
- La propolis verte issue des bourgeons du Baccharis Dracunculifolia, un arbre qui pousse au Brésil, est conseillée de préférence en cancérologie, car les études ont mis en évidence un effet sur les productions des globules blancs et rouges et de plaquettes et une synergie avec certaines chimiothérapies. Elle se caractérise par une richesse unique en polyphénols, notamment en Artepilline C dont elle est la seule à être dotée abondamment.
Cet actif résineux se présente sous forme de poudre, de liquide ou de gommes à mâcher (efficace pour les maux de gorge, moins en cas de cancer).
Il va sans dire que la propolis en cas de cancer doit être la plus qualitative possible, sans pesticides et substances chimiques afin de ne pas encore intoxiquer le corps. Il est donc conseillé d’être particulièrement regardant sur son origine et degré de pureté. Les vendeurs de propolis ne manquent pas et sont de valeur inégale. Trois laboratoires sont, de par mon expérience, une référence : La Royale, Therascience et Pollenergie.
La propolis ne génère pas d’interactions avec les traitements allopathiques. Certaines personnes sensibles peuvent ressentir des brûlures d’estomac, mais c’est rare.
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Vous en savez plus à présent sur l’association entre propolis et cancer. Par prudence, il convient de demander l’avis de son médecin. Ce produit ne se consomme pas en continu mais seulement en amont de la séance de chimiothérapie. Le moment de la prise, sa durée et sa posologie sont conditionnés par le protocole de soins, ce qui nécessite de consulter des spécialistes. Ne pas agir seul et demander conseil sont les règles d’un comportement responsable pour sa santé en cas de traitements lourds. Je suis spécialisée dans l’accompagnement du cancer et j’exerce dans ce cadre une naturopathie complexe. Grâce à mon travail de recherche sur ce sujet, je connais les solutions naturelles bénéfiques et sûres et la propolis en fait partie. Je la recommande en général quelques jours par mois.
Pour découvrir d’autres articles sur le cancer et les approches naturelles, découvrez la rubrique dédiée de mon blog !
[1] Cytotoxic constituents of propolis inducing anticancer effects: a review, 2011
[2] Caffeic Acid Phenethyl Ester Suppresses the Proliferation of Human Prostate Cancer Cells through Inhibition of p70S6K and Akt Signaling Networks, 2012
[3] Antitumor, hematostimulative and radioprotective action of water-soluble derivative of propolis, 2005
[4] Immune activation and radioprotection by propolis, 2005
2 réflexions sur “Propolis et cancer : est-ce compatible ?”
j’ai un cancer de la prostate peux ton CONSOMER DES POLLENS FRAIS; D4AVANCE MERCO
Bonjour,
il m’est difficile de me positionner sur cette question car je manque d’éléments. Posez la question à un laboratoire de compléments alimentaires car en général ces acteurs disposent d’informations détaillées. Pollenergie est réactif quand on les sollicite.