S’il y a bien un sujet qui me préoccupe, c’est celui-là : l’intoxication aux métaux lourds que nous subissons insidieusement. Plomb, mercure, aluminium, arsenic, cadmium, etc., nous côtoyons ces substances toxiques de très près et c’est loin d’être une bonne nouvelle. Véhiculées par l’alimentation, l’eau, l’air, les médicaments courants, etc., elles s’accumulent dans le corps et nous empoisonnent, notamment nos cellules neuronales. Difficile d’y échapper, mais les éliminer est possible au moins en partie. Pourquoi est-ce une priorité pour protéger notre santé ? Quel mode d’emploi ? Quels chélateurs naturels retenir ? Dans cet article, j’aborde la détox des métaux lourds du cerveau en 7 questions.
Au sommaire :
1. Pourquoi se détoxifier des métaux toxiques ?
2. Quel intérêt de cibler une détox des métaux lourds du cerveau ?
3. Métaux lourds dans le corps : quels symptômes ?
4. Quel protocole de chélation naturelle suivre ?
5. Quels aliments et plantes absorbent les métaux lourds ?
6. Detox des métaux lourds : quels effets secondaires ?
7. Cure de désintoxication : comment travaille le naturopathe ?
Pourquoi se détoxifier des métaux toxiques ?
Pour fixer les idées, en préambule, voici quelques résultats édifiants de l’étude Esteban de Santé Publique qui a dressé en 2021 un état des lieux de l’exposition des Français aux métaux lourds. Les conclusions donnent matière à réfléchir et à modifier nos comportements de santé :
- 97 % de la population est exposée aux métaux lourds, notamment au nickel, plomb, mercure et à l’arsenic.
- Les niveaux mesurés chez les adultes étaient supérieurs en arsenic, cadmium et chrome par rapport aux précédentes études ; autrement dit, notre exposition ne régresse pas, elle tend à s’intensifier !
- Les taux mesurés en France étaient plus élevés que ceux constatés dans d’autres pays étrangers (Europe et Amérique du Nord) sauf pour le nickel et le cuivre.
Les métaux toxiques sont présents partout, le plus souvent sous forme de fines particules qui contaminent l’air, les sols, les eaux, la flore et la faune, l’alimentation de l’Homme…
La première source de contamination est l’alimentation.
- Le poisson, en particulier les gras, contiennent du mercure. Il est donc conseillé d’en manger deux à trois fois par semaine maximum, en variant les espèces et en évitant les gros poissons comme le saumon ou le thon, très pollués.
- Les céréales de toutes sortes sont riches en cadmium. Il est recommandé de les choisir issues de l’agriculture biologique. L’étude Esteban a révélé que près de la moitié de la population adulte affiche un taux de cadmium supérieur à la valeur recommandée par l’Anses.
- Quant au riz, si vous êtes comme moi et que vous en mangez régulièrement, pensez à bien le laver : il contient de l’arsenic et contre toute attente, le riz bio serait davantage infesté.
- Les fruits et légumes contiennent du cuivre, et cette fois, il faut donc mieux se tourner vers l’agriculture biologique.
- L’eau du robinet est loin d’être parfaite et pure ; les études y ont décelé des traces de plomb et d’aluminium ( les sels d’aluminium sont utilisés pour clarifier l’eau du robinet sur conseil de l’OMS), en plus d’autres résidus chimiques qui m’ont personnellement fait abandonner cette option pour m’hydrater. Les traces ne sont, en soi, pas dangereuses ; leur effet cumulatif peut devenir nocif.
Citons comme autres vecteurs d’exposition, le tabac et sa teneur en cadmium, les produits d’hygiène et cosmétiques, dont les déodorants aux sels d’aluminium, les amalgames dentaires dotés de mercure, les implants médicaux constitués de chrome, certains ustensiles de cuisine… Je m’arrête là, mais la liste est longue.
Toutes ces substances sont des composants indestructibles, difficiles à métaboliser par les voies classiques ; ils s’accumulent et finissent par être toxiques pour la santé à long terme. Pour toutes ces raisons, libérons-nous en !
2. Quel intérêt de cibler une détox des métaux lourds du cerveau ?
S’il est particulièrement conseillé de réaliser une telle cure, c’est parce que les substances métalliques sont lipophiles ; elles sont attirées par le gras et vont donc se lier naturellement aux tissus graisseux, dont ceux du cerveau qui est constitué en grande majorité de graisses. Cet organe est notamment très vulnérable face à l’aluminium, lequel en excès devient toxique et peut causer des problèmes sérieux. Il est suspecté notamment de favoriser le développement de la maladie d’Alzheimer ; il n’y a pas aujourd’hui de confirmation, mais une concentration plus forte d’aluminium (et d’autres métaux) a été retrouvée dans le cerveau des personnes victimes de cette maladie
3. Métaux lourds dans le corps : quels symptômes ?
La réponse à cette question est loin d’être évidente ; tant de paramètres influencent l’équilibre du corps qu’il est difficile de repérer précisément l’effet des métaux lourds, d’autant plus qu’ils ne sont pas les seuls polluants. Les symptômes dépendent aussi du terrain de la personne, sa sensibilité, son degré d’exposition… Ils n’agissent pas au même endroit et de la même façon. S’agissant de leur impact sur le cerveau et le système nerveux, on peut citer possiblement une fatigue chronique, des troubles de la mémoire immédiate, un brouillard cérébral, des migraines, des sautes d’humeur, une altération des performances cognitives, des maladies neurodégénératives à long terme…
Sans être assuré de leur lien de causalité avec certains troubles ou maladies, on peut en revanche considérer intuitivement qu’ils sont aggravants compte tenu de leur toxicité. Quoiqu’il en soit, les études le montrent, nous sommes tous plus ou moins contaminés ; réaliser une détox des métaux lourds du cerveau permet de limiter leur effet délétère et d’agir pour préserver son bien-être.
4. Quel protocole de chélation naturelle suivre ?
La chélation désigne le procédé spécifique par lequel les métaux lourds sont éliminés du corps. Elle peut s’effectuer de façon naturelle ou chimique par l’intervention de chélateurs dont le rôle consiste à « attraper » les métaux nuisibles pour les évacuer. La chélation chimique est surtout utilisée en cas d’intoxication sévère et s’effectue sous contrôle médical, en intraveineuse, mais elle n’est pas sans danger, car elle est puissante et peut entraîner en même temps la chélation de minéraux bénéfiques et essentiels. En référence à la naturopathie, je m’intéresse dans cet article à la méthode naturelle à visée plutôt préventive via des remèdes spécifiques, qui ne ressemblent pas à ceux utilisés en détox classique qui cible d’autres déchets (colloïdaux et cristalloïdes).
Etape 1 : la détox classique pour préparer le corps
Une détox des métaux lourds du cerveau doit pouvoir compter sur des organes émonctoires forts, en premier ligne pour débarrasser les déchets et toxines ; je fais référence ici surtout au foie, aux intestins et aux reins. À défaut, l’organisme fatigue, les organes sursollicités ne sont pas à la hauteur de l’effort demandé, ce qui peut entraîner des effets secondaires et une remise en circulation de métaux qui vont se disperser partout.
Je conseille donc en général de commencer par une détox classique de 3 à 4 semaines, plutôt au printemps, un moment clé après la période hivernale où l’énergie revient et permet de redonner de la vigueur aux organes éboueurs.
Etape 2 : la désintoxication des métaux lourds simple et naturelle
Une fois cette première phase terminée et après une pause de quelques semaines, le corps est prêt pour la chélation (à condition bien sûr que la personne soit en forme). Soutenue par la prise de chélateurs naturels, elle se déroule dans la continuité de la première, en privilégiant une hygiène de vie saine et en réduisant l’exposition aux substances métalliques, pour maximiser les retombées de la cure. Ce n’est pas toujours facile de s’éloigner des sources de contamination, mais certains réflexes sont à portée comme le choix d’une eau bonne pour la santé (de source ou idéalement filtrée) et la réduction des produits marins les plus contaminés (saumon et thon).
Il faut aussi veiller tout particulièrement à se nourrir sainement et de façon équilibrée pour répondre à ses besoins nutritionnels, le but étant de maintenir des niveaux satisfaisants de sels minéraux pendant la détox des métaux lourds du cerveau. Les chélateurs peuvent, en effet, se lier à des minéraux essentiels et les évacuer en même temps que les autres composants.
5. Quels aliments, algues et plantes absorbent les métaux lourds ?
La chélation s’appuie sur la prise de plantes, d’algues, d’oligo-éléments, de superaliments, de compléments alimentaires spécifiques pour favoriser la chasse des métaux toxiques. Voici une sélection de références réputées pour être efficaces ;
La chlorophylle est connue pour son affinité avec les résidus toxiques et les métaux lourds, notamment le mercure. Ses bienfaits pour la santé, notamment sur le plan digestif, en font une alliée précieuse de la détox. L’ortie et le pissenlit sont des plantes particulièrement riches en chlorophylle. Les algues et les légumes à feuilles vertes en sont également pourvus.
La coriandre : cette plante aromatique aurait la capacité de piéger les métaux toxiques dans le cerveau grâce au thiol qu’elle contient et de les libérer dans la circulation sanguine. Il est en revanche préconisé de l’utiliser avec d’autres chélateurs naturels pour optimiser l’élimination des composants toxiques. Les études n’ont pas encore bien cerné le lien entre la quantité de coriandre et ses effets dans le corps.
La chlorella : cette algue verte d’eau douce possède une membrane cellulosique qui attrape les métaux lourds, surtout le plomb, le mercure et le cadmium ; elle est également riche en chlorophylle. La chlorella serait plus efficace en association avec la coriandre ou l’ail des ours. Attention : elle évolue aussi en milieu pollué. Il faut donc être vigilant sur le choix de son producteur. Reportez-vous sur une chlorella pure et bio.
La curcumine (principe actif du curcuma) bénéficierait de propriétés chélatrices ; il a été démontré aussi qu’elle possède des propriétés neuroprotectrices intéressantes étant capable de traverser la barrière hémato-encéphalique et de faire barrage contre la toxicité des métaux lourds du cerveau.
L’ail des ours : cette plante est réputée pour ses vertus chélatrices, notamment du plomb, mercure et cadmium, grâce à sa teneur en sélénium. Ses composés soufrés se lient aux substances métalliques et facilitent leur expulsion. À titre préventif, sans faire nécessairement une détox des métaux lourds du cerveau, pensez à manger régulièrement de l’ail culinaire, cousin de l’ail des ours, à l’effet protecteur proche et qui protège les cellules des attaques oxydantes des métaux.
Le psyllium : ami des intestins, ce superaliment est riche en fibres et a l’avantage non seulement de soutenir le transit intestinal, mais également de fixer les toxines et métaux lourds.
Pour compéter, ne sous-estimons pas le pouvoir des aliments : la cure sera soutenue par l’abondance des végétaux dans votre assiette, notamment ceux qui sont des détoxifiants comme les crucifères (choux verts, blancs, rouges, brocolis, choux de Bruxelles, chou chinois), le citron, le pissenlit, l’artichaut, le radis noir, la carotte, les betteraves… Et les aliments soufrés tels que les alliacées (ail, oignon, etc.), le poireau, le navet, le cresson.
6. Détox des métaux lourds : quels effets secondaires ?
L’élimination des composants métalliques peut engendrer de la fatigue et une fébrilité générale en raison du relargage inhabituel des toxines.
Les maux de tête peuvent également survenir compte tenu de la libération des substances indésirables et leur mise en circulation dans le sang.
Des nausées ou des troubles digestifs ont été également relevés sous l’effet du passage des toxines dans le système digestif, bousculant son fonctionnement général.
Des réactions cutanées sont également possibles, car la peau évacue aussi les déchets et peut prendre le relais des autres organes quand ces derniers sont saturés.
L’intensité des effets indésirables dépend du niveau d’intoxication et la santé des organes clés ; face à un corps pollué et affaibli sur le plan émonctoriel, la cure se fera beaucoup plus ressentir et je ne recommande d’ailleurs pas une détox radicale dans ce cas de figure et préfère une approche douce et progressive.
Ce que vous devez retenir, c’est qu’une détox des métaux lourds du cerveau n’est pas comparable à une détox classique : si les réactions sont trop fortes, il vaut mieux arrêter et reprendre ensuite avec un dosage ajusté.
7. Cure de désintoxication : comment travaille le naturopathe ?
Pour finir, si vous souhaitez vous lancer dans une telle démarche, je peux vous accompagner ; en tant que naturopathe, je suis formée aux techniques de détox et maîtrise ses modalités. Après une consultation de naturopathie approfondie, je serai en mesure d’évaluer votre niveau de vitalité générale et celui de vos organes d’élimination. Nous évoquerons la faisabilité d’une cure de désintoxication des métaux lourds et le cas échéant, je dessinerai avec vous la feuille de route à suivre. Je vous recommanderai les compléments alimentaires adaptés et les dosages. Si je repère des contre-indications, comme une constipation chronique, une hyperméabilité digestive ou un déséquilibre de la flore intestinale, nous définirons alors d’autres priorités. J’ai l’habitude de tester différentes méthodes pour nourrir ma pratique et la détox des métaux lourds du cerveau en a fait partie ; si cela vous intéresse, je vous ferai part de ma propre expérience !
Pour poursuivre votre lecture, plongez-vous à présent dans cet article de mon blog qui traite, entre autres, de l’intérêt de purifier son corps régulièrement :