Aller au contenu
Florence Thesmar – naturopathe
  • Accueil
  • Cabinets
    • Vannes
    • Quimper
  • Prestations
    • Consultations de naturopathie
    • Rendez vous à distance
    • Rédaction d’articles
  • Accompagnements
    • La naturopathie, c’est quoi ?
    • Digestion
    • (Pré) Ménopause
    • Cancer
  • Me connaître
  • Blog
    • Articles
    • Bibliothèque
Prendre rdv
Prendre rdv
Florence Thesmar – naturopathe

Jeûne et chimiothérapie | Juste une mise au point

  • 27 avril 2025
jeûne ne pas manger aliments assiette vide

De plus en plus répandu, le jeûne représente une technique puissante de détoxification pour les personnes en bonne santé. Pour celles fragilisées par la maladie, il est plus controversé et particulièrement face au cancer. Mais dans ce domaine précis, sa mauvaise réputation est selon moi exagérée. Dans cet article, à partir d’études scientifiques, je fais le point sur l’effet du jeûne en cas de chimiothérapie et explique pourquoi ne pas s’alimenter pendant quelques jours peut s’envisager en prenant certaines précautions.

Ne pas manger : quels bénéfices potentiels en cas de maladie ?

Tout d’abord, rappelons que jeûner consiste à ne manger aucun aliment ni liquide nutritionnel. L’eau, les tisanes et les bouillons de légumes sont admis selon la tradition Buchinger. Cette méthode a l’avantage de régénérer en profondeur le corps par élimination des toxines et surcharges grâce au phénomène d’autophagie. Celui-ci favorise le recyclage des cellules mortes ou abîmées en cellules saines pour produire de l’énergie et assurer les fonctions vitales le temps de la restriction alimentaire. Il détoxifie en profondeur le milieu cellulaire, et d’autant plus que le jeûne est long. Le corps peut d’autant mieux se défendre. Il faut savoir qu’une restriction alimentaire pendant à minima 12 heures est déjà suffisante pour enclencher l’autophagie.

D’autre part, le jeûne met au repos le système digestif, de quoi rendre de l’énergie au corps qui sera d’autant plus solide face à la maladie. Si vous ne le saviez pas encore, la digestion nous coûte le plus en dépenses énergétiques chaque jour ; plus le travail digestif est optimal, plus l’organisme conserve son énergie vitale. Et quand la digestion s’interrompt, il se trouve alors dans une configuration idéale.

Je précise que je traite dans cet article du jeûne et de chimiothérapie, d’une durée de 3 jours environ. Nous sommes face à une situation très spécifique. Il ne s’agit pas de jeûne long, ou thérapeutique dans un objectif de guérison, de surcroît interdit en France. Mon propos est de présenter les atouts d’une telle méthode pour limiter les effets secondaires des traitements lourds.

Quels enseignements de la science sur la relation entre jeûne et chimiothérapie ?

Les travaux sur ce sujet ne sont pas nouveaux ; les bienfaits du jeûne pour la santé suscitent l’intérêt de la communauté scientifique depuis des années, en particulier Valter Longo, un spécialiste international de la longévité dont je parle plus bas. Cependant, les études à grande échelle font défaut, notamment dans le domaine de la cancérologie, ce qui ne permet pas d’attester d’une validité scientifique. Ce qui limite donc considérablement l’adhésion de la communauté médicale. Par ailleurs, la plupart des études ont porté sur des animaux de laboratoire, ce qui ne permet pas de transposer directement les résultats aux hommes.

Les travaux disponibles quant à l’effet du jeûne sur la chimiothérapie sont certes de petite taille, mais il serait dommage de les sous-estimer et de ne pas s’intéresser aux conclusions, qui révèlent l’avantage de cette approche pour favoriser une meilleure tolérance des traitements. Elles ouvrent aussi de nouvelles stratégies possibles pour améliorer la qualité de vie des malades.

Voici une sélection de quelques études éclairantes.

Moins d’effets secondaires des traitements

-En 2008, le chercheur américain Valter Longo a mené plusieurs travaux [1] sur l’animal visant à analyser l’impact du jeûne sur la chimiothérapie dans le cadre de tumeurs du sein à partir de cycles de 48 heures avant et pendant le traitement. Les résultats ont montré que cette méthode protègerait les cellules saines, mais pas les cellules cancéreuses qui sont plus sensibles à la chimiothérapie, ce qui rend plus efficace celle-ci.

Valter Longo a poursuivi par une expérimentation sur 10 patients souffrant d’un cancer ayant suivi un jeûne de 48 à 140 heures avant la chimiothérapie et jusqu’à 56 heures après. Ces participants ont fait part d’une diminution des effets secondaires, comme la fatigue et les troubles gastro-intestinaux. Ils ne se sont pas plaints de gènes spécifiques liés à l’abstinence alimentaire. Le chercheur a conduit une autre investigation sur le lien entre jeûne et chimiothérapie à partir d’un groupe d’une vingtaine de malades afin d’évaluer la portée de cette méthode 24 h, 48 h et 72 heures avant la séance de chimiothérapie. La période la plus longue s’est avérée la plus bénéfique sur le plan des effets secondaires.

-Une étude [2] a montré que le jeûne était en capacité de protéger le corps contre la toxicité de la chimiothérapie à partir de l’exemple de la doxorubicine, un traitement très agressif sur le plan cardiaque. Les souris ayant reçu de fortes doses ont vu s’améliorer leur fonctionnement cardiaque. Ces bénéfices ont été en revanche perdus quand du glucose leur a été inoculé.  

-Une recherche [3] menée par l’équipe de Stéphane Bauersfeld (Institut de la santé de Berlin) portant sur 34 patientes souffrant d’un cancer du sein ou des ovaires a révélé que celles-ci se sentaient moins fatiguées dans les 8 jours suivant la chimiothérapie en cas de jeûne, comparativement aux moments où elles mangeaient normalement. D’autre part, il a été démontré que le jeûne n’entraînait pas de perte de poids ni d’effet indésirable induisant une gêne sur les tâches du quotidien. Dans cette étude, les scientifiques avaient veillé à ne pas inclure de femmes ayant perdu beaucoup de poids récemment ou avec un indice de masse corporelle trop faible. Elles ne mangeaient pas 36 h avant le traitement et jusqu’au sur lendemain.

femme cancer chimio souriante

Le Jeûne : un rempart contre la détérioration des cellules

La protection des cellules saines est favorisée par le jeûne si l’on en croit une étude néerlandaise [4]. Associé la chimio, il a permis à des femmes atteintes d’une tumeur au sein de réduire les méfaits sur les cellules sanguines du système immunitaire au niveau de l’ADN.

Ce type de bénéfices a été analysé également dans une autre étude [5] sur le jeûne et la chimiothérapie de l’équipe des Pr Tanya Dorff et Valter Longo. En est ressorti un intérêt de cette technique pour limiter les dégâts sur l’ADN des globules blancs. Les bienfaits augmentent avec la durée, et se ressentent encore plus au bout de trois jours.

Le fast-mimicking diet : une alternative plus douce que le jeûne strict face au cancer

Dans son ouvrage sur la longévité, Valter Longo évoque ses recherches sur le jeûne et ne minimise pas les inconvénients d’une telle pratique, qui ne convient pas à tous. C’est pourquoi il a conçu une formule moins exigeante, à savoir le Fasting-Mimicking Diet (FMD), un régime faiblement calorique qui imite le jeûne en tolérant certains aliments. Ses expérimentations ont mis en exergue les atouts de cette diète pour faire face à la maladie, notamment lors de la chimiothérapie. En extrapolant à l’homme, il a démontré les potentialités du FMD pour atténuer les effets secondaires et induire une plus grande efficacité des traitements pour différents types de cancer : sein, prostate, côlon, pancréas, poumon… Après validation de l’oncologue, il préconise d’adopter le FMD trois jours avant et un jour après la chimiothérapie.

Ses travaux sur ce sujet se poursuivent en collaboration avec des centres de recherche internationaux.

jus légumes vers santé concombre épinards

Jeûner avant une chimio : comment l’envisager ? 

Je suis favorable au jeûne parce que personnellement, je l’expérimente et j’en connais les bienfaits. Mais évidemment, au niveau professionnel, je suis très prudente lors de mon accompagnement des personnes atteintes d’un cancer. J’ai conscience des risques pour leur état de santé. Je ne le conseille pas en général, car les personnes qui me contactent ne montrent pas d’intérêt ; et il y a bien d’autres leviers à disposition de la naturopathie pour soutenir la vitalité.  

L’option du jeûne en cas de chimiothérapie s’appréhende de façon individualisée. Il est, selon moi, regrettable que les médecins se focalisent sur le risque de perte de poids et de fonte musculaire sans considérer la situation de chaque patient. Il est regrettable aussi que l’argument du manque de preuves scientifiques robustes soit systématiquement cité ; au-delà de la science qui n’est pas toujours parfaite, il me semble que les connaissances acquises, même à petite échelle, à partir de l’expérience et de l’observation, nous montrent aussi le chemin.

Jeûner la veille d’une chimiothérapie jusqu’au lendemain de celle-ci n’a rien de comparable à un jeûne long beaucoup plus risqué. Les quelques kilos perdus seront repris rapidement et la force globale préservée. Pourquoi ne pas faire confiance au corps qui sait ce qui lui convient ? Il est toujours possible d’interrompre si besoin.

Tenter cette approche ne me semble pas inconscient à condition qu’elle soit suivie dans des conditions raisonnables. Aussi, avant de se lancer, il est conseillé d’en évaluer les bénéfices et les inconvénients avec un professionnel formé. Et il est essentiel de s’y préparer, de disposer d’un minimum de vitalité, de boire de l’eau dans la journée et d’adopter le jeûne Buchinger, à base de jus et de bouillon de légumes le matin et le soir. Le jeûne sec est à exclure.

Le jeûneur pourra ressentir quelques inconforts (fatigue passagère, maux de tête, nausées…) qui disparaîtront lors de la reprise alimentaire.

Certains états physiologiques ne sont en revanche pas appropriés, notamment les personnes ayant perdu beaucoup de poids, en amaigrissement sévère ou souffrant de sarcopénie importante.

************************

En guise de conclusion, je partage cette parfaite synchronicité : alors que je terminais la rédaction de cet article, une personne m’a contactée pour prendre rendez-vous et m’a livré spontanément son témoignage sur le jeûne et la chimiothérapie. Le voici :

« J’ai toujours été ouverte aux méthodes naturelles que j’utilise et pratique régulièrement. J’ai fait plusieurs jeûnes dans ma vie et avant la troisième chimio, j’ai fait une Fasting-Mimicking Diet (diète très restreinte en calories 4 jours avant et le jour de la chimio) que j’avais découverte en m’intéressant aux recherches de Valter Longo à ce sujet.
Les effets secondaires de la chimio ont été bien améliorés. Mais à la quatrième chimio, je n’ai pas suivi la FMD aussi stricte, et les effets secondaires ont été difficiles à nouveau. »

(Merci à Claire C.)

Pour approfondir sur le sujet spécifique du cancer, rendez-vous dans la rubrique dédiée de mon blog.

-Un ouvrage de référence

Le régime de longévité, Editions Babel, Valter Longo

-Un documentaire très intéressant à découvrir sur la chaîne Arte

Le jeûne, enquête sur un phénomène


[1]Starvation-dependent differential stress resistance protects normal but not cancer cells against high-dose chemotherapy, 2008

[2]  Fasting regulates EGR1 and protects from glucose- and dexamethasone-dependent sensitization to chemotherapy, 2017

[3] The effects of short-term fasting on quality of life and tolerance to chemotherapy in patients with breast and ovarian cancer: a randomized cross-over pilot study, 2018

[4] The effects of short-term fasting on tolerance to (neo) adjuvant chemotherapy in HER2-negative breast cancer patients: a randomized pilot study, 2015

[5] Safety and feasibility of fasting in combination with platinum-based chemotherapy, 2016

Image de Florence Thesmar

Florence Thesmar

Je suis naturopathe en Bretagne, à Quimper et Vannes. Je consulte également à distance. Grâce à ce blog, je vous ouvre à l'univers riche de la naturopathie par mes connaissances et mon expérience de praticienne. Pour suivre mon actualité, vous pouvez vous inscrire à ma newsletter (tout en bas de cette page).
Follow Me on Facebook
Facebook

Florence Thesmar

Je suis naturopathe en Bretagne, à Quimper et Vannes. Je consulte également à distance. Grâce à ce blog, je vous ouvre à l'univers riche de la naturopathie par mes connaissances et mon expérience depraticienne. Pour suivre mon actualité, vous pouvez vous inscrire à ma newsletter (tout en bas de cette page).

Me suivre sur les réseaux sociaux:

Facebook

Me suivre sur les réseaux sociaux

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Précédent
  • Accueil
  • Cabinets
    • Vannes
    • Quimper
  • Prestations
    • Consultations de naturopathie
    • Rendez vous à distance
    • Rédaction d’articles
  • Accompagnements
    • La naturopathie, c’est quoi ?
    • Digestion
    • (Pré) Ménopause
    • Cancer
  • Me connaître
  • Blog
    • Articles
    • Bibliothèque
Prendre rdv
Prendre rdv

Recevoir ma newsletter

Des idées concrètes  pour faire les bons choix pour sa santé

Me contacter

Prendre rendez-vous
fthesmar.naturopathe@gmail.com
06 80 33 02 00

Me suivre sur les réseaux sociaux

Où me trouver

Mon cabinet à Vannes
Mon cabinet à Quimper

Syndicat

Syndicat des Professionnels de la Naturopathie

Je suis adhérente au Syndicat des Professionnels de la Naturopathie.

Mentions légales - Politique de confidentialité - Politique de cookies

Site éco-conçu réalisé par l'Agence Ocelot

Gérer le consentement aux cookies
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’internaute, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Préférences
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de stocker des préférences qui ne sont pas demandées par l’abonné ou la personne utilisant le service.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement dans des finalités statistiques anonymes. En l’absence d’une assignation à comparaître, d’une conformité volontaire de la part de votre fournisseur d’accès à internet ou d’enregistrements supplémentaires provenant d’une tierce partie, les informations stockées ou extraites à cette seule fin ne peuvent généralement pas être utilisées pour vous identifier.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’internautes afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’internaute sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Voir les préférences
{title} {title} {title}
Retour en haut

Recevoir ma newsletter

Des idées concrètes pour faire les bons choix pour sa santé.

Aller au contenu principal
Ouvrir la barre d’outils Outils d’accessibilité

Outils d’accessibilité

  • Augmenter le texteAugmenter le texte
  • Diminuer le texteDiminuer le texte
  • Niveau de grisNiveau de gris
  • Haut contrasteHaut contraste
  • Contraste négatifContraste négatif
  • Arrière-plan clairArrière-plan clair
  • Liens soulignésLiens soulignés
  • Police lisiblePolice lisible
  • Réinitialiser Réinitialiser