Soutenir la santé du foie est essentiel lors de la ménopause ; cet organe clé est l’un des piliers du capital vital dont les femmes ont particulièrement besoin lors de cette transition. Et l’enjeu est de taille tant les modes de vie actuels fragilisent le fonctionnement du corps. Quel rôle joue le système hépatique sur le plan hormonal ? Pourquoi à la ménopause le problème du foie devient-il plus aigu ? Comment en prendre soin ? Explications détaillées dans ce nouvel article.
La relation sensible entre foie et hormones
En préambule, voici un rappel des fonctions majeures du foie : il représente l’un des émonctoires les plus importants, c’est-à-dire qu’il filtre le sang et élimine les déchets du corps. Il intervient aussi dans le métabolisme des protéines, lipides et glucides, neutralise les substances toxiques, sécrète de la bile, transforme la vitamine D, inactive les hormones… La médecine traditionnelle chinoise le désigne comme le « chef des armées », une image qui reflète bien son importance. S’il y a bien un organe à chouchouter tout au long de la vie, c’est le foie. Quand il s’essouffle, tout l’équilibre corporel vacille avec une répercussion forte au niveau digestif : ballonnements, fatigue post-prandiale, digestion difficile, constipation, etc., tels en sont les symptômes fréquents.
Pour se concentrer sur le sujet de cet article, le foie est chargé de dégrader les hormones dont les œstrogènes, grâce à certaines enzymes, qui sont elles-mêmes dépendantes du niveau d’œstrogènes. Elles sont ensuite évacuées par les urines. Le foie est habitué aux variations inhérentes au cycle féminin, mais reste sensible à toute perturbation, notamment en cas de dominance en œstrogènes ; lorsque les femmes se plaignent de symptômes prémenstruels, une surcharge hépatique peut être en cause, le surplus d’hormones circulant dans le corps étant difficile à éliminer.
Comment réagit la fonction hépatique face à la tempête hormonale ?
A la ménopause, le foie est fortement bousculé. Cette phase se traduit en effet par une chute drastique du taux d’œstrogènes et de progestérone, qui suit la préménopause au cours de laquelle des fluctuations inhabituelles commencent à se révéler. A l’entrée en ménopause, le problème de foie peut se réveiller, car il est mis fortement à contribution pour métaboliser les hormones dont l’organisme n’a plus besoin alors que parallèlement, les enzymes nécessaires se raréfient. Cela peut induire une accumulation provisoire d’hormones, avec des signes, plus ou moins gênants, comme les bouffées de chaleur.
En conséquence, à l’approche de la ménopause, et même idéalement avant à la préménopause, il faut davantage prendre soin du foie afin qu’il soit le plus en santé possible.
Les révélations d’une étude grecque parue en 2024 :
A la ménopause, le problème de foie pourrait se traduire par un risque de stéatose hépatique non alcoolique pour les femmes aux troubles vasomoteurs modérés ou sévères (comme les bouffées de chaleur ou les sueurs nocturnes). Cette maladie, appelée aussi maladie du foie gras, se manifeste par une accumulation des graisses dans cet organe, et peut engendrer un syndrome métabolique (hypertension artérielle, diabète, excès de cholestérol…). Cette étude a le mérite de livrer une autre vision des effets climatériques de la ménopause, puisqu’elle révèle des répercussions sur le plan cardiovasculaire, bien plus préoccupantes que l’inconfort lié à la disparition des œstrogènes (a priori sans danger pour la santé). Elle suggère aussi de nouvelles stratégies de santé publique pour protéger les femmes les plus à risque après 50 ans.
D’autres travaux de 2022 ont révélé le lien entre l’évolution de la flore intestinale à la ménopause et l’augmentation de la stéatose hépatique. En effet, le microbiote de la femme se modifie de façon défavorable avec une augmentation de certaines souches de bactéries productrices d’alcool au contact d’aliments sucrés, pouvant conduire à une stéatose qui évolue à bas-bruit dans un premier temps.
Ménopause et problème de foie : quelques clés pour agir
Adopter une alimentation saine
Ce tournant existentiel offre l’opportunité aux femmes de revoir complètement leur hygiène de vie, car elles ressentent davantage le besoin d’attention et de soins exprimé par leur corps. J’ai observé dans ma pratique qu’elles consultent avant tout parce qu’elles sont gênées par les bouffées de chaleur et la prise de quelques kilos. Sans surprise, je leur parle alimentation, l’objectif étant de favoriser une vitalité durable, préserver le fonctionnement des organes (dont le foie) et réduire les effets indésirables. A la ménopause, la prise de poids est un symptôme fréquent.
L’alimentation de référence est celle que nous qualifions de vitalogène (c’est-à-dire hypotoxique), à savoir : des protéines qualitatives à chaque repas (en diversifiant les sources animales et végétales), des apports en oméga-3, des végétaux en grande quantité, le moins possible de sucres et de mauvaises graisses.
Pour soulager la ménopause et le problème de foie, il est conseillé de réduire particulièrement la viande rouge, les produits à base de lait de vache, l’alcool et les produits ultra-transformés. Et inversement, les aliments bons pour le foie sont à privilégier pour stimuler celui-ci tels que :
l’artichaut, le brocolis, le radis noir, l’avocat, l’ail, le pissenlit, le citron, le raisin…
Tester une détox hépatique pour favoriser l’élimination des toxines
Cure plébiscitée par la naturopathie, la détox du foie à la ménopause apparaît comme indispensable pour plusieurs raisons :
- elle allège le système hépatique qui est sollicité en permanence et travaille beaucoup lors de cette phase de transition ;
- elle accentue l’évacuation des déchets et surcharges accumulés ;
- elle redonne de la vigueur au foie.
Expérimenter cette technique demande de la détermination et une certaine discipline pendant 3 à 4 semaines. La diète alimentaire est relativement stricte, consistant à supprimer ou à défaut réduire les principales sources de surcharges (graisses animales, laitages, féculents, alcool, excitants…) et à faire le plein de végétaux. En plus des aliments bons pour le foie à manger tous les jours, des draineurs hépatiques sont utiles ; chardon marie, chicorée, curcuma, réglisse, ortie, romarin sont des plantes puissantes pour la régénération hépatique.
Si vous vous questionnez sur ce sujet, voici quelques symptômes d’un foie intoxiqué : fatigue persistante, migraines, réactions cutanées, réveils en milieu de nuit, pas d’appétit au réveil, intolérance aux repas copieux et à l’alcool.
Il est préférable de prendre conseil auprès d’un naturopathe, car une détox ne s’improvise pas. Elle doit s’effectuer dans de bonnes conditions et tenir compte du niveau de vitalité de la personne. Il y a par ailleurs certaines contre-indications quant à l’usage de la phytothérapie.
Pratiquer une activité physique
Je ne vous apprends rien : le mouvement est l’une des bases de l’hygiène de vie ; et à la ménopause, le problème de foie peut être soulagé aussi par de l’exercice régulier. Les organes n’aiment pas la sédentarité ; en bougeant, vous les activez et créez un afflux sanguin qui vient stimuler le travail hépatique.
Choisissez une activité qui vous motive dans la durée et pratiquez au moins deux fois par semaine, en plus d’une marche quotidienne de 30 minutes.
Selon une étude du Trinity College de Dublin, 2h30 d’activité physique par semaine ont l’avantage de brûler les graisses et aident à réduire la graisse hépatique pour les personnes touchées par la maladie du foie gras.
Transpirer au sauna et moins la nuit
Cela ne semble pas logique a priori et pourtant ! Les femmes qui souffrent des désagréments liés à la ménopause devraient fréquenter les lieux de sudation comme le sauna ; la transpiration volontaire permet de réduire les bouffées de chaleur à d’autres moments, notamment la nuit. Cette approche favorise aussi le soutien de l’immunité, l’élimination des déchets, la détente du système nerveux, la réduction de certaines douleurs, le nettoyage de la peau… Et le foie et les reins en profitent également puisque le corps se nettoie d’une partie de ses impuretés.
Pour certaines personnes, la chaleur humide du hammam est plus facile à vivre que la chaleur sèche du sauna ; c’est aussi une alternative pour transpirer et se purifier. Je conseille ces deux méthodes systématiquement à condition que la cliente ne présente pas les contre-indications suivantes : affections cardio-vasculaires, hypertension, hypotension, pathologies chroniques.
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Chaque femme traverse à sa façon la ménopause, sachant que le mode de vie et le capital santé de départ seront déterminants. Mais il n’y a aucune fatalité ; il est toujours possible d’agir pour plus de bien-être. D’ailleurs, le fait d’être acteur de santé participe au processus de transformation physique et psychique. Le corps ressent une nouvelle attention et le rend bien. Pour bénéficier d’un conseil personnalisé, contactez-moi pour élaborer ensemble un programme complet, qui va bien plus loin que la ménopause et un problème de foie éventuel.
D’autres articles de mon blog sur la santé naturelle :
Être en bonne santé grâce à la naturopathie