Le foie est l’un des organes clés, le saviez-vous ? La médecine chinoise le désigne comme le chef des armées, aux commandes dans de nombreuses fonctions du corps. Vous ressentez une fatigue persistante après les traitements d’un cancer ? Plusieurs causes sont possibles, mais votre foie est, sans aucun doute, intoxiqué et peine à retrouver un fonctionnement normal. Comment lui redonner de la force ? Quelles plantes choisir pour nettoyer le foie après une chimio? Y a-t-il des précautions à prendre ? Explications en détail dans ce nouvel article.
Chimiothérapie et atteinte hépatique
La plupart des produits de chimiothérapie utilisés ont des effets secondaires toxiques sur l’ensemble du corps. Avec les cellules du sang, les organes chargés d’éliminer les produits de dégradation des chimiothérapies sont les plus touchés, à savoir le foie et les reins.
La chimiothérapie agit sur les cellules cancéreuses et est ensuite métabolisée, c’est-à-dire transformée par le foie. Les substances sont ensuite évacuées par les urines, d’où la nécessité d’avoir aussi des reins solides qui travaillent beaucoup pendant cette phase.
Dans cet article, je me concentre sur le foie, dont l’une des fonctions clés est de traiter l’ensemble des déchets de l’organisme. Il est affaibli lors des traitements du cancer ; aussi, dès que cela est possible, il faut s’atteler à lui redonner de la vigueur pour qu’il reprenne sa fonction d’élimination correctement. Lorsque les toxines s’accumulent, l’équilibre global est fortement compromis. Si vous avez subi un protocole lourd, vous ressentez probablement une fatigue envahissante et la faiblesse hépatique en est une cause.
Certains personnes vivent mieux leur traitement parce qu’elles sont plus solides au départ, mais aussi parce que leur protocole n’est pas comparable à un autre, tant du point de vue des doses utilisées, que de la toxicité spécifique de chaque molécule, la toxicité cumulative, de la résistance individuelle selon l’état général et l’âge. Nous ne sommes pas égaux non plus dans notre capacité de détoxification hépatique et notre sensibilité à cette classe de médicaments.
Détoxifier le foie : oui mais avec précautions
La détoxification constitue l’une des grandes cures de la naturopathie et se pratique en priorité au printemps pendant 3 à 4 semaines. On y recourt pour assainir les liquides du corps (les humeurs selon le médecin grec Hippocrate) et éviter que celui-ci s’encrasse.
Suite à des traitements fortement toxiques, la priorité consistera à vous purifier en profondeur et pour cela à stimuler les organes émonctoires. Cependant, il y a une contre-indication majeure : la fatigue. Aussi, nettoyer le foie après une chimio n’est pas une voie pertinente, du moins immédiatement, si vous vous sentez faible, car votre organisme supportera difficilement le relargage des toxines.
Ce serait aussi prendre le risque d’interférer avec l’action des traitements. C’est pourquoi, la démarche ne peut s’envisager qu’une fois les soins terminés. On peut en revanche protéger le foie pendant la chimio mais c’est une autre approche.
Grâce au bilan, le naturopathe évalue le niveau de votre vitalité de façon à choisir la cure qui convient. Très souvent, la fatigue demeure plusieurs mois après la fin du protocole de soins. Dans ce cas de figure, il va de soi qu’une cure de revitalisation s’avère prioritaire même si le corps fait face à une intoxication massive. Le but est de faire revenir l’énergie, combler les carences, améliorer le fonctionnement des organes…
Il est toutefois possible, en parallèle de la cure de revitalisation, d’entamer une très légère détox dans le but de soulager les émonctoires sans pour autant les drainer. Pour cela, les conseils alimentaires visent à réduire les sources de surcharges, en limitant certaines catégories d’aliments par exemple.
Lors de cette cure, le foie n’est pas exclu, l’objectif n’est pas de le purifier, mais de réparer les cellules hépatiques endommagées par la toxicité des soins. Dans cette optique, le desmodium est un remède de phytothérapie de premier choix.
Nettoyer le foie après la chimiothérapie devient possible dans un second temps une fois que vous aurez repris des forces. Le mode d’emploi ressemble dans les grandes lignes à celui d’une détox classique : régime alimentaire spécifique, beaucoup de repos, de l’exercice physique, des plantes hépatiques à visée dépurative (romarin, chardon-marie, chicorée, fenouil, fumeterre, curcuma, ortie….) en tisane ou extraits de plantes et des fruits et légumes bons pour le foie (artichaut, radis-noir, crucifères, raisin…).
En naturopathie, il n’y a jamais une seule approche pour aborder un problème et un seul programme possible. Lorsque j’accompagne des personnes après un cancer, j’individualise mon travail et je reste particulièrement attentive aux contre-indications quant à l’usage des plantes. Aussi, se faire accompagner est plus que souhaitable d’autant plus que la détox du foie s’intègre dans une stratégie globale de rétablissement. D’autres techniques s’y greffent et se complètent.
Jeûne et diète : d’autres options pour nettoyer le foie après une chimio
Le jeûne est un sujet qui fait débat dans le domaine de la cancérologie, les médecins redoutant un effet néfaste pour la santé de leurs patients quand certaines études mettent en évidence un bénéfice pour mieux supporter la chimiothérapie. Pendant les traitements, il faut en effet veiller à ne pas dénutrir le malade par des restrictions alimentaires ; mais lors de la convalescence, lorsqu’il a repris des forces, envisager un jeûne court ne lui fait pas encourir de risques. Au contraire, cette formule soutient aussi le processus d’assainissement du corps. Lorsque la digestion est en pause, même pour seulement 16 heures en cas de jeûne intermittent ou fasting, une énergie supplémentaire est libérée et mise à profit des autres missions essentielles internes. Le foie est gagnant, car il est au repos aussi. Il traite d’autant mieux le stock de déchets accumulés pour mieux les éliminer.
Mais attention… On ne pratique pas un jeûne dans n’importe quelles conditions. Comme pour la détox, la fatigue est une contre-indication. Le jeûne demande un effort et induit des carences passagères ; il ne faut donc pas en abuser. Il est essentiel de prendre conseil auprès de professionnels spécialistes et habitués à cette pratique. Je suis formée à l’accompagnement des jeûneurs et suis à même d’apporter les préconisations nécessaires.
Je ne suggère jamais de jeûne strict, sec ou hydrique pour nettoyer le foie après une chimio, mais le jeûne Buchinger à base de jus et de bouillons de légumes (matin et soir). Cette option devient possible lorsque la personne a retrouvé de l’énergie, plusieurs mois après les traitements et qu’elle est demandeuse d’un tel accompagnement. C’est une technique de santé puissante et exigeante ; tout le monde n’est pas prêt à ce chemin-là.
Il y a d’autres manières de se détoxifier sans faire nécessairement un jeûne de quelques jours, comme le jeûne intermittent (on saute le dîner ou le petit-déjeuner) ou la prise d’un seul repas dans la journée (le jeûne dure de 18 à 24 heures). À condition également que les repas qui suivent restent équilibrés sans réflexe de compensation qui peut se produire suite à une privation.
Si le jeûne paraît trop difficile, la diète est un bon compromis pour nettoyer le foie après une chimio, car elle ne supprime pas complètement les apports alimentaires.
La monodiète consiste à ne manger qu’un seul aliment au cours de repas, ce qui repose aussi le système digestif. Les plus fréquentes sont les diètes aux fruits (la compote de pommes par exemple) ou la diète aux légumes ; ces derniers ont ma préférence par rapport aux fruits qui contiennent du sucre. Une diète n’est pas sans risque non plus, donc elle se pratique sur une durée limitée et tient compte du niveau de vitalité de la personne. Je ne la recommande jamais en continu ; quelques repas par semaine suffisent, à adapter selon la personne.
Boire du jus de citron tous les jours : une bonne idée ?
Les magazines féminins en font souvent la promotion… Du jus de citron avec de l’eau tiède le matin serait bon pour la santé. Si vous savez que le citron est l’un des aliments bons pour le foie, vous pourrez être tenté d’adopter ce réflexe. On prête de nombreuses vertus à ce fruit, mais on dit moins qu’il ne correspond pas à tout le monde. Son métabolisme dans le corps dépend du pouvoir oxyphorique, à savoir sa capacité de transformation en un élément basique. Le citron est acide et selon les personnes, il n’est pas assimilé de la même manière et peut rester acide et en conséquence acidifier l’organisme. Si vous êtes une personne grande, longiligne, nerveuse et frileuse, le citron n’est pas pour vous ou alors de temps en temps. À l’opposé, une personne avec des rondeurs, bonne vivante, sanguine assimile mieux les acides et profite plus des bienfaits du citron.
Je le conseille en période de détox pour quelques semaines, mais pour nettoyer le foie après une chimio, je ne le retiens pas, car la nature offre d’autres végétaux bien plus neutres que le citron sur le plan de l’acidité. Et c’est un paramètre à prendre en compte quand on souffre du cancer.
Zoom sur alimentation, acidose et cancer
Le risque de développer un cancer est majoré par une nourriture acidifiante ; celle-ci regroupe l’alimentation industrielle, le sucre raffiné, les laitages, le gluten et les protéines animales. S’ils sont néfastes, c’est parce qu’ils fragilisent l’équilibre acido-basique, par excès d’acides dans les tissus non compensés par des bases alcalinisantes (essentiellement les fruits, légumes, épices et aromates), lesquels ne sont pas assez présentes dans les assiettes chaque jour. Ce déséquilibre conduit à installer une acidose métabolique de bas grade dans les tissus, ce qui accentue l’inflammation et la résistance à l’insuline, deux mécanismes favorables au développement du cancer.
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Pour conclure, les points clés à retenir
- La détox est une technique d’hygiène et de prévention de santé ; elle assainit le corps en profondeur.
- Elle est particulièrement utile pour nettoyer le foie après une chimio, sous réserve que la personne ait retrouvé de la vitalité.
- Elle intervient une fois l’ensemble des soins terminés et après une cure de revitalisation.
- Personnaliser l’approche est impératif et permet aussi de garantir qu’elle se déroule dans les meilleures conditions. S’adresser à un professionnel est recommandé.
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2 réflexions sur “Nettoyer le foie après une chimio : comment l’envisager ?”
Bonjour Florence,
En faisant des recherches sur le net, je découvre vos articles. Merci beaucoup pour les conseils donnés, notamment pour nettoyer le foie suite à des traitements pour soigner un cancer.
Je vous souhaite une agréable journée,
Marie
Merci beaucoup pour votre partage ! je me réjouis que cet article (et peut-être d’autres) vous aient été utiles 🙂