On connaît la spiruline et beaucoup moins la phycocyanine qui la compose. Surnommée l’or bleu de la santé, celle-ci renferme un potentiel incroyable pour le bien-être global. Elle agit entre autres sur nos défenses naturelles, nous protège du stress oxydatif et du vieillissement. Elle limiterait aussi la prolifération des cellules tumorales. Dans cet article, j’examine spécifiquement la relation entre phycocyanine et cancer, étayée par les travaux des scientifiques.
Les bienfaits de la phycocyanine sur la santé
Présent dans la spiruline, une microalgue d’eau douce, ce pigment très riche suscite depuis plusieurs années l’intérêt des chercheurs en quête d’une meilleure compréhension de ses effets sur le corps.
Ils ont découvert que sa structure ressemble à celle de l’hémoglobine, ce qui rend sa contribution très efficace sur le fonctionnement cellulaire. Elle se distingue par un pouvoir antioxydant remarquable, très largement supérieur à celui de la vitamine C et la vitamine E ou même la spiruline dont elle provient.
Elle incarne l’un des plus puissants stimulants naturels du système immunitaire ; de plus, sa fonction est comparable à celle de l’EPO (une hormone qui stimule la production des globules rouges) ; elle est donc très précieuse pour oxygéner le sang et accroître la quantité d’oxygène délivrée dans les muscles et les organes.
Elle soulage également la douleur et l’inflammation et protège le foie et ses enzymes de la nocivité des produits chimiques, des métaux lourds ou des chimiothérapies.
Elle réduit la fatigue et redonne de la force aux personnes fatiguées, convalescentes ou qui ont besoin d’un regain d’énergie. En naturopathie, ce remède est précieux ; c’est surtout pour ses propriétés revitalisantes que je la conseille à mes clients en cure d’au moins 1 mois.
Longtemps cantonnée à la fonction de colorant naturel dans l’industrie, elle bénéficie aujourd’hui d’une réputation de super aliment de par l’étendue de son potentiel nutritionnel et de son champ d’actions.
Bon à savoir : la phycocyanine est mieux assimilée par l’organisme quand elle est extraite de la spiruline, car elle n’est plus liée à la protéine de celle-ci. Sinon, sa dissociation est plus longue ce qui entrave sa bonne absorption par les intestins. Il est donc recommandé de la consommer seule pour une meilleure biodisponibilité.
Phycocyanine et cancer : les promesses révélées par la science
Les impacts d’un aliment ou d’une plante sur une tumeur sont toujours délicats à appréhender tant la maladie est complexe et s’agissant de la phycocyanine, ses vertus multiples sont à la fois un avantage et un inconvénient, par risque d’interactions négatives avec les traitements. Des présupposés sur l’effet positif de la phycocyanine sur le cancer existaient depuis longtemps et ont été levés grâce à la multiplication des travaux de recherche, qui permettent à présent de mieux cerner son intérêt thérapeutique pendant un cancer. En voici quelques enseignements clés.
Un pigment qui freine le développement des cellules malades
Selon une étude de 2017 (1) publiée dans une grande revue internationale, la phycocyanine en cas de cancer diminue la progression de la maladie en inhibant le développement des cellules cancéreuses et en favorisant l’autophagie, un processus naturel de recyclage des déchets. Les chercheurs ont pu vérifier également qu’elle nuit aux cellules toxiques, mais pas celles qui sont saines.
En 2018, une étude spécifique sur le cancer du sein triple négatif (2) a conclu que la phycocyanine favoriserait la mort cellulaire des cellules cancéreuses et pourrait interrompre spécifiquement le cycle cellulaire de celles-ci, en ciblant certains points clés du processus.
S’agissant du cancer du pancréas, l’un des plus fatals, et pour lequel les traitements ont un pouvoir limité, la Phycocyanine apparaît comme une solution capable d’agir efficacement contre le développement de la maladie. Une étude (3) a montré que ce pigment inhibe la prolifération des cellules du pancréas in vitro et la croissance des tumeurs in vivo. Elle entraîne aussi l’apoptose des cellules tumorales pancréatiques.
Phycocyanine et chimiothérapie : moins d’effets secondaires et plus d’efficacité sur les traitements
Des travaux ont rapporté que la phycocyanine pourrait minimiser les effets secondaires de la chimiothérapie tout en rendant le traitement plus efficace. En 2012, des chercheurs ont révélé la valeur ajoutée de l’utilisation de la phycocyanine en cas de cancer de la prostate. D’autres conclusions ont confirmé cette thèse avec le cancer du côlon.
Initiative peu commune, une entreprise française, AlgoSource, spécialiste des microalgues, a lancé début 2022 une expérimentation clinique avec le CHU de Nantes sur l’intérêt de la phycocyanine pour limiter les effets secondaires des traitements. Ce travail fait l’hypothèse que ce pigment pourrait protéger les patients des neuropathies périphériques résultant de certaines chimiothérapies. Cette expérimentation à partir d’extraits d’algues sur les malades du cancer est la première en Europe. Elle permettra de renforcer les connaissances scientifiques et médicales en matière de santé par les microalgues.
Les espoirs pour mieux combattre la leucémie
Les chercheurs ont mis en lumière l’action favorable de la phycocyanine sur la différenciation des cellules souches au sein de la moelle osseuse. Elle permet l’arrêt de la phase de développement des cellules ainsi que la fabrication de substances nécessaires à la division des cellules en cause dans la leucémie myéloïde chronique. Les découvertes sont très prometteuses, en raison de son effet inhibiteur sur la croissance des cellules K562 de leucémie humaine (4). Cependant, des essais cliniques sur la relation entre phycocyanine et cancer du sang doivent encore être menés sur les humains.
Une propriété anti-inflammatoire qui fait barrage au cancer
La phycocyanine est un anti-inflammatoire naturel qui s’oppose à l’inflammation, de nature à alimenter la progression du cancer et des métastases. Elle intervient en bloquant de façon ciblée l’enzyme COX-2, responsable des prostaglandines inflammatoires, comme le fait également la curcumine. Elle ne sélectionne pas l’enzyme COX-1, qui est saine pour le corps.
**********************************
Dans cet article, j’ai souhaité restituer la richesse d’une molécule naturelle tout en faisant le point sur ses bénéfices dans le traitement des tumeurs. Les études nombreuses la désignent comme prometteuse, mais doivent être approfondies pour évaluer la complexité de son mécanisme d’action global. Elle est très puissante et peut-être trop ! La phycocyanine en cas de cancer doit s’intégrer avec prudence à la stratégie thérapeutique pour éviter des interférences préjudiciables avec les protocoles de soins. Aussi, il est conseillé d’éviter la prise quelques jours avant et après les perfusions de chimiothérapie. En tant que naturopathe spécialiste du cancer, je ne la conseille qu’après la fin des traitements pour favoriser le rétablissement dans l’attente de disposer d’éléments nouveaux pour guider ma pratique.
NB : la phycocyanine présente très peu de contre-indications, mais par précaution, en cas de pathologies chroniques, demandez conseil à votre médecin.
**********************************
Quelques publications de référence :
(1) Phycocyanin: A Potential Drug for Cancer Treatment, Journal of Cancer, 2017
(2) C-Phycocyanin exerts anti-cancer effects via the MAPK signaling pathway in MDA-MB-231 cells, cancer cell international, 2018
(3) Phycocyanin Inhibits Tumorigenic Potential of Pancreatic Cancer Cells: Role of Apoptosis and Autophagy, 2016
(4) Inhibitory effect of phycocyanin from Spirulina platensis on the growth of human leukemia K562 cells, Journal of Applied Phycology, 2000
2 réflexions sur “Phycocyanine et Cancer | Ce qu’il faut savoir”
Bonjour Madame je lis vos recommandations actuellement je commence une thérapie ciblee olaparib j ai décidé de prendre des gélules de propolis pour palier à une fatigue qui me limite dans mes activités ! A ma première recidive j ai pris rucaparib qui a fait son effet pendant 25 mois. Ensuite 2ème recidive chimio 6 séances qui m ont mis dans un état de fatigue incommensurable. Mon oncologue a adapté le traitement mais j étais très fatiguée. Depuis la fin de ma chimio 29 septembre dernier il m a été prescrit olaparib comme cité plus haut et j apprende ++++les effets secondaires c est pourquoi j ai décidé de prendre des gélules de propolis pour éviter la baisse de globules rouges etc .je lis qu il y a aussi la cycocyanine mais je ne connais absolument pas !
Quel conseil pouvez-vous me donner notamment sur la prise de mes gélules de propolis durée et quantité. Je vous remercie par avance. Bien cordialement
Bonjour,
la propolis apporte un soutien pendant les traitements comme je l’indique dans un autre article, mais je ne peux pas vous faire de recommandations, car je ne connais pas votre situation dans le détail. Chaque personne est différente; j’individualise toujours mon approche en consultations. Bonne journée