La révolution slow life | Par Gwenaëlle Guy-Fradj

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Gwenaëlle Guy-Fradj est naturopathe et adepte de la slow life. Elle est aussi formatrice à l’Institut de naturopathie humaniste, l’école où j’ai effectué ma formation. Dans son livre sur la slow life, elle livre des pistes pour adopter ce mode de vie, prendre le temps de vivre, redéfinir ses priorités et dire Stop aux diktats imposés par la société. J’adhère à 100 % à cette philosophie ; c’est pourquoi l’idée m’est venue de l’interviewer afin qu’elle partage les enseignements clés de son essai et de sa pratique passionnée du slow living.

Peux-tu nous présenter dans les grandes lignes ton parcours et ton cheminement vers la slow life ? Quels déclics as-tu connus ?

J’ai travaillé en tant qu’attachée de presse dans le secteur de la mode internationale. J’en rêvais adolescente, mais dans la réalité, j’ai su assez vite que je n’allais pas y faire carrière. Ce monde m’apparaissait in fine peu intéressant. J’étais déjà attirée à l’époque par le monde du bien être, de l’éco-responsabilité, ce qui m’a amenée à la santé naturelle. Suite à un bilan de compétences, je me suis inscrite au Cenatho à Paris pour devenir praticien naturopathe. La slow life infusait déjà en moi : j’avais choisi de côtoyer un monde à la cadence infernale et en m’y confrontant, je mesurais combien j’avais envie d’un autre mode de vie plus respectueux de mes besoins et de mon rythme intérieur. Il m’a fallu du temps pour comprendre cette évidence ; le fait d’être devenue mère a été moteur aussi.

J’ai connu plusieurs déclics qui ont invité le slow dans ma vie, notamment lors de mes études de naturopathie. Celle-ci demande de la patience et de la persévérance pour atteindre des résultats concrets sur la santé car elle touche à l’hygiène de vie globale. Toute personne qui s’y engage doit avoir cela à l’esprit. Cette lenteur a été une découverte pendant mes études et cela m’a beaucoup déstabilisée car j’avais passé mon temps jusque-là à courir après ma vie

Ma naturopathe de l’époque était partisane de cette philosophie et m’a initiée. Je l’ai depuis adoptée et intégrée à ma pratique. C’est, selon moi, une façon essentielle de respecter tout notre être.  

Gwenaelle Guy Fradj slow life

Quels liens fais-tu entre la naturopathie et la slow life ?

Ces deux approches mettent à l’honneur la même notion de rythme juste : elles incarnent un art de vivre qui donne la priorité au temps, celui d’écouter, de ressentir, de lâcher prise, de se laisser traverser. Le mouvement vient de l’intérieur et non de l’extérieur. Ne plus subir sa vie (et sa santé), tel est l’un des messages clés de la slow attitude. J’invite toujours mes clients à se placer au centre et à se questionner : où en suis-je ? De quoi ai-je envie ?

La reconnexion au corps est essentielle et d’autant plus que la société le néglige en nous maintenant constamment dans le contrôle et le mental. Pour lutter contre cela, toutes les techniques de naturopathie sont les bienvenues : le sport, le mouvement, les massages, la respiration…. Et elles se marient très bien avec le slow living. 

A titre personnel, quand je me lève le matin, j’écoute ma météo intérieure qui passe par les sensations corporelles pour m’adapter et agir en fonction de ce qui est bon pour moi, le but étant de passer la meilleure journée possible.

On peut avoir besoin de ralentir ; le monde actuel ne va pas dans cette direction-là. Quelles priorités conseilles-tu à tes clients qui veulent s’initier à la slow life ?


La notion de plaisir est centrale ; en nous écoutant, en mettant de la fluidité et de la liberté dans notre vie, nous vivons mieux les contraintes, auxquelles on ne peut de toutes façons pas échapper. Nous nous sommes beaucoup oubliés et avons perdu le lien avec nous-même. La slow life incite à se recentrer sur soi et il n’y a rien d’égoïste à cela. La démarche est complètement juste et saine. 

Que penses-tu de l’omniprésence des écrans ?

Ils sont nocifs, car ils nous coupent de nous-mêmes, nous volent notre attention et nuisent insidieusement à la santé. L’addiction est clairement installée ; mais je constate que de plus en plus de personnes cherchent à s’en libérer et réduire leur exposition par des détox digitales d’une journée, voire plus. Il est important que chacun prenne du recul par rapport à l’envahissement de ces objets : nous leur accordons beaucoup trop d’importance et délaissons la vraie vie. 

Peux-tu citer des exemples de pays dans lesquels la culture du slow living est davantage ancrée ?

Dans les pays scandinaves, elle est complètement intégrée, et de façon naturelle, car il fait nuit presque tout le temps plus de 6 mois par an. Les populations sont incitées à retourner dans leur intérieur (au sens propre et au sens figuré) et à honorer une vie simple et chaleureuse, avec leurs proches et amis. Le ralentissement est complètement culturel et les populations ont su s’adapter. Elles trouvent leur « tempo giusto » et vivent de cette façon une existence plus harmonieuse. Le concept du hygge au Danemark est en cela très inspirant.

A l’origine de la slow life, l’Italie compte quelques cittaslow (ou villes lentes), un concept très avant-gardiste par lequel les villes s’engagent à ralentir le rythme des citoyens, dans le respect d’un certain nombre de critères. Ce modèle est intéressant, voire utopique, et malheureusement encore très marginal. Un réseau international s’est créé, mais il peine à se développer. Personnellement, une expérience là-bas me tenterait beaucoup. 

Quels sont les contours de ton nouveau projet de Naturo Lab ?

J’ai créé le Naturo Lab, un programme d’accompagnement au développement d’activité pour les naturopathes. Il comprend trois parties : un module pour se lancer dans l’entrepreneuriat, un autre consacré à l’approfondissement des connaissances de naturopathie et le troisième au mentoring en groupe afin que les naturopathes se sentent moins seuls dans leur pratique.

Les personnes qui le rejoignent connaissent mon univers et savent que les outils inspirés de la slow life y auront toute leur place. J’y partagerai des conseils et solutions pour définir un plan d’actions, organiser son temps, améliorer sa concentration, savoir travailler en tant que slowpreneur, avancer sereinement et à son propre rythme !

Conseils de lecture :

La révolution Slow Life, Gwenaëlle Guy-Fradj, Ideo Eds
Éloge de la lenteur, Carl Honoré, Éditions Marabout

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